Washington-USA/— La désignation de la sénatrice de Californie, Kamala HARRIS comme colistière par le candidat démocrate, Joe BIDEN constitue déjà une première. Et la perspective d’une victoire pourrait faire d’elle la première femme noire à devenir vice-présidente des Etats-Unis.
C’est déjà historique en soi puisque c’est la première fois qu’une afro-américaine figure sur un ticket présidentiel. Kamala HARRIS va porter les couleurs du Parti démocrate pour la vice-présidence des Etats-Unis, alors que l’Amérique avait déjà connu une prétendante afro-américaine à la Maison Blanche (la New-Yorkaise Shirley CHISHOLM fut candidate aux primaires en 1972), rappelle “Le Monde”.
Également une démocrate candidate à la vice-présidence également : Geraldine FERRARO, en 1984, choisie par Walter MONDALE. Et, bien sûr, la première femme investie pour la présidentielle par l’un des deux grands partis : Hillary CLINTON, en 2016. De toutes ces femmes, aucune n’a été élue.
C’est donc tout l’enjeu historique des prochaines échéances électorales aux États-Unis. Si Joe BIDEN, qui devance nettement Donald TRUMP dans les sondages, l’emporte le 3 novembre 2020, Kamala HARRIS, 55 ans, fille d’un professeur d’économie jamaïcain et d’une oncologiste indienne, deviendra la première femme vice-présidente de l’histoire des Etats-Unis.
Toujours selon le média français, lors de sa campagne pour les primaires démocrates, cette ancienne procureure est apparue décomplexée sur ses «ambitions», n’hésitant pas à bousculer Joe BIDEN sur des attitudes vieilles de trente ans et aujourd’hui jugées racistes. Force est de constater que le candidat démocrate ne lui en a pas tenu rigueur, reconnaissant sans doute ses qualités.
La sénatrice, qui a dix-sept ans de moins qu’Hillary CLINTON, quinze ans de moins qu’Elizabeth WARREN, offre aussi une perspective de mobilisation des jeunes électeurs, peu enthousiasmés par la candidature d’un septuagénaire ayant passé trente ans dans les couloirs du Sénat. Sur le plan de la carte électorale, «Kamala» apporte enfin un espoir de mobilisation renforcée en Géorgie ou en Caroline du Nord, deux Etats où la participation des Afro-Américains peut faire la différence.
Selon le Center for American Women and Politics de l’université Rutgers, 2020 pourrait être une nouvelle «année des femmes», avec une présence record de candidates issues de minorités (267). Les féministes «black» ne manquent jamais de rappeler que 53 % des femmes blanches ont voté pour TRUMP, alors que 94 % des Noires ont voté pour CLINTON en 2016.