Terme à la mode pour justifier les différentes mesures prises par l’exécutif pour faire face à une crise économique aux allures de bouc émissaire, la relance économique pose énormément de questions. Portée entre 2017 et 2019 par un PRE aux allures « d’hérésie » comme l’avait souligné Raymond Ndong Sima ancien Premier ministre gabonais, cette relance économique tant vantée semble pour le moins tirée par les cheveux.
Ponctuée par un ensemble de mesures de politique économique qui s’effectue par des dépenses publiques supplémentaires et une réduction de certains impôts, la politique de relance ou plan de relance économique semble à la mode au Gabon. Et pour cause, depuis le déclenchement de la première crise pétrolière en 2015-2016 qui a vu les recettes budgétaires fondre comme neige au soleil, l’exécutif multiplie les « plans de relance ».
Sanctionné par la mise en œuvre d’un PRE 2017-2019 et soutenu par les partenaires techniques et financiers dont le FMI, la BAD et la Banque mondiale, celui-ci, axé autour de « mesures cosmétiques », n’a finalement pas porté ses fruits. Il faut dire qu’il était ambitieux. Un peu trop d’ailleurs. Puisque ne tenant compte d’aucune véritable variable d’ajustement en interne.
Loin des politiques de relance censées être l’application de la théorie keynésienne selon laquelle le gouvernement pourrait efficacement relancer l’économie par des dépenses publiques supplémentaires, les « plans de relance » au Gabon, semblent n’obéir qu’à des disciplines d’austérité visant les populations.
En déphasage avec une réalité qui impose de réduire drastiquement un train de vie de l’Etat ponctué par des dépenses allant des baux locatifs à 20 milliards de FCFA à la masse salariale de la Main d’oeuvre non permanente (MONP) à 45 milliards de FCFA, ces plans dits de « relance économique », semblent n’être jusque-là que des subterfuges visant à catalyser les financements extérieurs.
Loin de la diversification économique annoncée depuis une dizaine d’années, le Gabon toujours largement dépendante des recettes pétrolières et de l’aide extérieure comme en témoigne le récent plaidoyer de Jean Marie Ogandaga devant le ministre français de l’Economie et de la Relance, semble donc se fourvoyer dans un ensemble de « politiques cosmétiques », n’offrant au final que trop peu de résultats.