Une migrante ivoirienne prénommée Mariam et sa fille sont décédées le weekend dernier alors qu’elles tentaient de rejoindre l’Europe par la Méditerranée, a annoncé ce mercredi l’Agence de presse régionale (APR).
La Méditerranée vient d’endeuiller une fois de plus la Côte d’Ivoire. Une jeune femme commerçante qui voulait un mieux-être en Europe, a entrepris le voyage avec sa fille âgée d’une dizaine d’années. Malheureusement, ni la migrante ivoirienne, ni la fillette ne verront jamais des yeux les grattes-ciels européens après le naufrage de leur embarcation dans laquelle elles perdront la vie dans cette aventure périlleuse en mer.
« Selon des sources, Mariam, avant de quitter la Côte d’Ivoire, était devenue propriétaire de deux magasins au marché de Cocovico dans la commune de Cocody, Abidjan, après plusieurs années de dur labeur. Mais rêvant d’une vie en Europe, elle aurait tout abandonné pour se lancer à l’aventure. Hélas, parties du Maroc sur une embarcation de fortune, sa petite fille et elle ne verront jamais l’Europe, elles ont mortes noyées dans l’océan, ce weekend », rapporte la presse locale.
L’Organisation internationale des migrations débordée
En Côte d’Ivoire, l’Organisation internationale des migrations (OIM) ne cesse de multiplier les campagnes de sensibilisation à l’effet de réduire les situations dramatiques comme celle-ci. Cependant l’immigration clandestine ne faiblit pas dans le pays. De jeunes migrants se lancent constamment dans ces voyages risqués à la recherche d’un mieux-être social, mais se retrouvent souvent pris au piège par des passeurs véreux.
Plus de vingt ivoiriens migrants sont morts par noyade dans un bateau en mer à Sfax (Tunisie), dans la nuit du lundi à mardi 09 juin 2020. Les corps de ces migrants en partance par bateau en Italie ont été rejetés par la mer sur l’île de kirkina. Au total, 52 personnes dont 20 Ivoiriens, 7 Tunisiens et plusieurs autres Africains. Au moins 360 migrants de retour, âgés de 18 ans et plus, ont été assistés dans leur retour en Côte d’Ivoire par l’OIM entre 2017 et 2020.
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à tenter ce voyage, souligne la police internationale, estimant que « des routes maritimes alternatives et potentiellement plus dangereuses continueront d’être explorées. »
Vers une féminisation de la migration clandestine?
Fin 2020, environ 1 000 personnes ont perdu la vie en 11 mois en tentant de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune. Les hommes restent majoritaires dans l’immigration clandestine mais le nombre de femmes augmente, et alors qu’elles migraient accompagnées, elles sont désormais plus nombreuses à entreprendre le voyage seules et de manière totalement indépendante.
L’impact socio-économique du coronavirus a poussé un plus grand nombre de personnes à tenter la traversée de la Méditerranée, l’une des routes migratoires les plus meurtrières du monde. Plus de 1.200 migrants ont péri l’an dernier en mer, et la tendance persiste au premier trimestre 2021
Selon l’agence européenne Frontex, une femme et un enfant sur dix migrants irréguliers quittent les côtes de l’Afrique. Plus de 70.000 personnes sont partis en 2020 de Libye, d’Algérie et de Tunisie, soit 140% de plus que l’année précédente. Les départs de jeunes qui tentent de joindre l’Espagne en pirogue se sont aussi multipliés sur les côtes ouest africaines. L’an dernier, plus de 23.000 migrants sont arrivés aux Canaries, soit huit fois plus qu’en 2019.